Le concept de responsabilité élargie du producteur (RPE) se répand et évolue partout dans le monde et, avec la législation récemment adoptée, l’Ontario pourrait maintenant être le point zéro d’une nouvelle façon de gérer les EEEE.
Le point de départ de cette transformation a été l’adoption de la Loi sur l’Ontario sans déchets (Projet de loi 151) le 1er juin 2016. Avec une économie circulaire comme objectif final, le projet de loi 151 est considéré comme révolutionnaire pour plusieurs raisons :
- Aucun plan formel n’est exigé d’être approuvé, ce qui signifie que les producteurs ont la liberté d’atteindre les mesures de performance de la manière la plus efficace et efficiente possible;
- Elle n’autorise pas les producteurs à acquitter leurs dettes envers un tiers, de sorte qu’ils sont ultimement responsables de respecter les mesures de performance prescrites par le gouvernement;
- Un organisme de surveillance a été créé avec des dispositions larges en matière de surveillance et d’application;
- Elle permet d’appliquer des exigences, par exemple l’inscription, la déclaration de rapports, la tenue de dossiers et la formation, aux fournisseurs de services afin d’assurer un examen accru et garantir un terrain de jeu équitable.
Pour la première fois partout dans le monde, la Loi sur l’Ontario sans déchets marque un virage marqué vers la responsabilité élargie du producteur (RPE) pour tous les produits — déchets électroniques, pneus, emballages, compost et, éventuellement, tout le reste.
« Dans 20 ans, il sera très difficile de trouver un produit vendu en Ontario qui n’ait pas d’obligation de gestion responsable. Par sa portée et sa progression, rien ne ressemble à cette législation en particulier », affirme Clayton Miller, vice-président, Développement des affaires chez Quantum Lifecycle Partners. « C’est une toute nouvelle façon de voir les déchets, pas juste les déchets électroniques. L’intention de la législation est de faire porter la responsabilité des déchets aux producteurs et fabricants qui ont fabriqué les produits à l’origine. »
La Loi sur l’économie circulaire expliquée
La Loi sur l’Ontario sans déchets a cinq objectifs principaux :
- Encourager l’innovation dans les processus de recyclage et exiger que les producteurs assument l’entière responsabilité de leurs produits et emballages.
- Réduire les coûts de recyclage tout en offrant aux consommateurs accès à des options de recyclage pratiques. Cela inclut de prioriser la réutilisation plutôt que le recyclage.
- Aider à lutter contre les changements climatiques en réduisant la pollution par les gaz à effet de serre résultant de l’enfouissement de produits qui pourraient autrement être réutilisés, recyclés ou compostés.
- Assurer une surveillance rigoureuse par l’entremise de la Resource Productivity and Recovery Authority, un organisme de surveillance solide doté de pouvoirs de conformité et d’application, y compris le pouvoir d’imposer des amendes. L’Autorité supervisera la transition vers le nouveau régime et la réglementera une fois en place.
- Encouragez la compétition. La Loi
sur l’Ontario sans déchets est soumise à la législation fédérale sur la concurrence. C’est un changement significatif par rapport au passé, lorsque la plupart des programmes de gestion constituaient des monopoles d’achat par voie législative.
La deuxième partie du projet de loi 151, la Loi sur la reconstruction des ressources et l’économie circulaire , Considère les matériaux en fin de vie comme des ressources plutôt que comme des gaspillages, ce qui entraînera moins d’utilisation des matières premières et possiblement la production de biens réutilisables et durables. L’accent mis sur la réutilisation créera des occasions pour le secteur du recyclage d’innover et de réutiliser davantage, de recycler moins et, de façon générale, de réduire les coûts globaux du recyclage.
Dans ce nouveau régime, les activités de conformité et d’application seront supervisées par l’Autorité, qui gérera le Registre de la productivité et de la récupération des ressources. Ce régime de responsabilité des producteurs fondé sur les résultats est le chien de garde du ministère de l’Environnement et du Changement climatique et garantit que les consommateurs, les responsables, les gouvernements, les fabricants et les fournisseurs de services respectent tous leurs obligations de recyclage.
Un incitatif à l’innovation et à la nouvelle vie à réutiliser
La nouvelle législation n’incitera pas seulement à encourager des modèles innovants de conception et de collection, mais aussi à encourager la réutilisation en les comptant pour les objectifs de détournement. Dans l’état actuel des choses, il est difficile pour un recycleur de déchets électroniques de réutiliser de manière conforme les produits admissibles dans le cadre des programmes provinciaux de gestion responsable – même si c’est ce qui a le plus de sens économique et environnemental. La nouvelle législation reconnaît qu’en plus de la réutilisation, il existe une forme de recyclage plus élevée et qu’elle a le potentiel de réduire les coûts globaux de recyclage.
Bien que la nouvelle législation accorde plus de priorité à la réutilisation que d’autres formes de recyclage, il n’est toujours pas clair quelles activités spécifiques seront permises. Les recycleurs canadiens militent pour permettre que la réutilisation certifiée, auditée et traçable soit comptée dans les objectifs de recyclage. Cela représenterait un changement significatif dans la façon dont la performance de la gestion a été mesurée historiquement, où les cibles de déviation par livre étaient la seule mesure qui comptait.
En regardant vers l’avenir
La Loi sur l’Ontario sans déchets est une repensée ambitieuse de la gestion des déchets. Bien que l’accent soit actuellement mis sur le recyclage des pneus, des batteries, des déchets électroniques et du programme Blue Box ménager, tous les déchets auront éventuellement une forme d’exigence de recyclage. Considérez cette statistique souvent utilisée mais puissante : chaque 1 000 tonnes de déchets détournées de la décharge génèrent
Avec un taux de recyclage provincial actuel de seulement 25%, il y a une marge d’amélioration significative. En considérant spécifiquement les déchets électroniques, le Canada a fait un bon travail en mettant en place et en harmonisant les programmes provinciaux de gestion responsable d’un océan à l’autre. L’Ontario va encore plus loin avec cette loi, et c’est une occasion de favoriser la prochaine vague d’innovation dans le recyclage des déchets électroniques. L’industrie sera encouragée à innover, collaborer et résoudre des problèmes dans un environnement concurrentiel qui valorise la conformité, la sécurité et la performance environnementale. C’est une opportunité à saisir, et le reste du monde regardera.